19/11/18 - Palette de peinture


J'ai une palette de peinture en plastique, même deux je crois. Elle me viennent de quand j'étais à Paris si mes souvenirs sont exactes. Je ne m'intéressais qu'au dessin, aux volumes, à la perspective, et donc j'essayais de me motiver à mettre de la couleur.

En théorie c'est simple, les couleurs primaires tiennent sur une main, et on est sensé pourvoir presque toutes les obtenir avec des mélanges. Sauf que lorsqu'on regarde des oeuvres peintes c'est une autre affaire. Pas un milimètre n'est de la même couleur que le milimètre d'à côté. C'est un étalages de milliers, de millions de nuances.

On parle pas de repeindre la facade de la baraque, mais de peindre un tableau.

Dans ma classe d'arts appliqués, tout le monde était capable de dessiner et de peindre des choses, mais personne ne comprenait comment fonctionnait le dessin ni comment fonctionnaire la couleur. Ils trouvaient des sources d'inspirations, les copiaient, en mélangeaient certaines, et livraient leur travail en misant sur leur "bon gout". Parce que l'art, pour eux, c'est une affaire de gout.

J'étais un technique. Bon gout, pas bon gout, peu importe. Je voulais maitriser tout de A à Z et savoir pourquoi je fais les choses, depuis leur élément premier jusqu'à leur résultat final. La tâche tait colossale j'y ai donc renoncé et suis longtemps resté sur le noir et blanc, nosant même pas les nuances de gris.


Maintenant je sais que la plus part des peintres ne s'intérogent pas tant que ça sur leur technique. Ils sont comme des photographes, ils utilisent la peinture comme on utilise l'appareil photographique. Et le résultat contient peut-être des éléments objectivement intéressants pour le collectif, oubien des éléments subjectivement intéressants. Peindre est donc un travail, non une recherche de vérité et de toute puissance comme je l'aurais espéré.

Le succès de la peinture est déterminé en fonction de l'homosexualité ou non d'un peintre. Léonard de Vinci illustre bien celà. Il nous dit que la valeur n'est accordée que par la compétition homosexuelle dans laquelle s'inscrit la peinture. Je dois faire plus, mieux, avoir un temps d'avance sur tout le monde, m'être fait les bonnes relations, avoir répondu aux bonnes demandes, ou avoir fait les bonnes offres.

La peinture c'est donc une entreprise qui peut survivre, vivre confortablement, être rachetée, oubien tomber dans l'oublit. Inconsciement, mes camarades de classe l'avaient comprit. Ils essayaient de créer un cercle d'intéressés autour de leur travail, en s'inventant des inspirations et en réclamant un héritage étranger.

Quand je peint, la question que je me pose c'est : "que puis-je peindre", et non "qui vais-je peindre". Je n'ai aucune culture autre que fondamentale. J'ai accepté la douleur. Je ne veux pas plus de quoi que ce soit qu'un tel. Je ralentis mes pertes maintenant. Je ne veux pas conquérir un terrain extèrieur, je veux garder mon terrain intérieur. Donc, je suis sensé utiliser la couleur pour enrichir le temps qui passe et le ralentir avant la mort.

Comment repousser la mort avec de la peinture ? Ca je ne sais pas.

Je pense que le monde essaye de me prendre mon temps, pour me pousser vers la mort. C'est pour ça que je suis fataliste pour ce qui est de l'éxtèrieur, mais très grave et tendu pour ce qui est de l'intérieur. En moi ce trouve mon domaine. La peinture est une extension de mon domaine. Quand on aura fini de me prendre mon domaine intérieur, par la violence exterieure, je serais mort. En attendant j'ai encore un peu de vie et je me dois de la savourer.

Et puis hériter c'est mourir. Si je me mettais à dessiner du manga ... est-ce que je ne me laisserais pas conquérir depuis l'éxterieur ? Je suis pas sûr que de me faire tuer par des mangaka soit tant intéressant que ça.

Actuellement c'est le voisin qui veut me tuer. lui son truc c'est les apparts et les voisines. C'est avec ça qu'il veut me tuer. Moi, je n'essaye pas de le tuer, ni sur son domaine, ni par la peinture, ni par la musique, ni par le texte, ni par l'image ni par rien. Je suis donc objectivement en contexte d'assassinat.

Il applique une hypothétique loi de la jungle. Tout le monde a ses raisons de tuer, lui c'est les siennes. Il a peur de la mort, c'est pour ça qu'il tue, c'est une fiotte. La loi de la jungle c'est quoi ? Des types qui veulent pas crever.

Il a choisit de conquérir de l'espace, moi j'ai choisis de conquérir du temps. Pour obtenir mon espace il essaye de prendre mon temps, et moi, pour en garder un peu, j'essaye de l'utiliser pour le faire fructifier.

Je suis pauvre, il est riche. Je jouïe de la vie, il jouïe de la consommation. Son mode d'être au monde n'est valable que sous certaines conditions économiques et sociales. Il est incapable d'être seul sur une île deserte.

En peinture, s'il est impossible d'être un maitre absolut, la question qui m'intéresse est donc : comment transformer mon temps en peinture avant qu'il ne le vole (le voisin) ?

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